Occupation de l'école: pourquoi? comment?

Rappel des faits

Un enfant scolarisé dans notre école se retrouve à la rue, avec sa famille. Malgré de nombreux appels répétés au 115, aucune solution d'hébergement ne leur est proposée. Les services d'aide pour l'hébergement d'urgence sont saturés! 

Ces conditions de grande précarité ne permettent pas à l'élève de suivre sa scolarité dans de bonnes conditions. 

Face à l'urgence, un collectif solidaire s'est créé et a mis la famille à l'abri dans les locaux de l’école depuis jeudi 21 novembre, pour la protéger non seulement du froid hivernal, mais aussi de tous les dangers potentiels d'une ville la nuit.

Ce collectif est composé majoritairement de parents de l'école, délégués ou non, et fait désormais partie de l'intercollectif des écoles occupées de Grenoble, qui regroupe RESF, la FCPE, le DAL Isère, l'Intersyndicale (PAS, CNT, CGT, FSU et SUD) "Enfants Migrant.e.s" et les collectifs locaux de soutien aux familles dans les écoles. 

Entre 2000 et 3000 enfants dorment à la rue chaque soir en France (estimation basse basée sur les appels au 115) du fait d'un manque de places d'hébergement d'urgence. Sur Grenoble, le nombre d'enfants à la rue est évalué à 250. Depuis la rentrée scolaire, 10 écoles ont déjà été occupées pour mettre à l'abri 14 familles et 39 enfants qui dormaient dehors. Neuf écoles le sont encore aujourd'hui dont notre école : Lucie Aubrac.

L'hébergement est pourtant un droit inconditionnel. L'article 3452-2 du Code de l'Action sociale et des familles stipule que « Toute personne en situation de détresse a accès, sans aucune condition de régularité de situation, à tout moment à un hébergement d'urgence.» 

Pourquoi occuper l'école?

Ces occupations d'école ont pour but d'interpeller l'opinion et les pouvoirs publics, afin de faire respecter la Convention internationale des droits de l’enfant (dont la France est signataire), le droit inconditionnel à l’hébergement et au logement, et s’assurer qu’aucun enfant ne soit plus forcé de passer la nuit dehors. Avoir un toit sur la tête est un préalable pour apprendre!

L'école n'est évidemment pas un centre d'hébergement, mais offre une protection en attendant qu'une solution d'hébergement décent, adapté et pérenne soit proposée à la famille.

Comment faire pour soutenir?

Vous souhaitez participer de cet élan de solidarité? De nombreuses pistes sont possibles pour apporter votre aide:

• Donner des denrées non périssables (conserves de légumes, soupes, féculents secs, goûters tels que compotes en gourde ou biscuits, petit déjeuner: café soluble, céréales, lait, biscottes, confiture...) et des tickets restaurant (au format papier).
  
  
• Participer au goûter solidaire organisé vendredi prochain, 29 novembre, de 16h à 18h devant l'école.
   
• Vous former et vous informer, notamment via le site Réseau d'Aide aux Elèves sans Toit.
  
  
• Sensibiliser et parler autour de vous de la problématique des élèves sans toit et de l'enjeu de la mobilisation.
  
  
• Rejoindre le collectif solidaire, pour renforcer la force et la diversité de l'aide humaine et logistique qui peut être apportée à la famille, en complément des services sociaux compétents.

Mail de contact du collectif: solidarite.lucieaubrac.grenoble@gmail.com